En plein centre du village de Cournonsec, le domaine de Terre Mégère joue avec brio la partition du bio et de la vente directe. Aux manettes ? Un trio jeune et dynamique qui aime accueillir les visiteurs en musique.

A l'âge où d'autres jouent aux billes, lui maniait déjà le sécateur.

« Je participais aux vendanges... Et je m'amusais à sauter dans les tas de marc ! » relate Olivier Moreau dans un large sourire.

Son destin semblait donc tracé, dans les pas de son père Michel, qui planta ici ses premières vignes à la fin des années 70, tout en élevant des ânes, devenus l'emblème de Terre Mégère. Animateur pour enfants puis guide en montagne, Olivier a toutefois roulé sa bosse « à la découverte d'autres horizons », avant de reprendre les rênes du domaine il y a six ans. En famille, puisque sa femme Marion se charge des vinifications et que son meilleur ami Quentin gère le vignoble.

Tous trois se sont formés sur le terrain, soit douze hectares de vignes dont huit en pleine garrigue, sur du calcaire dolomitique. Un sol ingrat mais rafraîchi par des brises marines, avec des rendements très modérés et un panorama inoubliable sur Montpellier.

Soirées concerts

Respectueuse des traditions, comme en témoignent les vendanges manuelles, et peu interventionniste au chai, la fine équipe a converti l'exploitation en bio.

« Des vignes plus vertes, des sols vivants et des insectes à foison : le résultat est là », se réjouit Olivier Moreau.

Il se traduit aussi dans le flacon, avec des cuvées AOP Languedoc Grès de Montpellier et IGP dont la puissance aromatique scotche les papilles. Et parce qu'ils revendiquent une approche du vin sans chichi, en lien avec le consommateur, ces néo-vignerons privilégient la vente en circuit court. Au caveau, bien sûr, mais aussi dans des points de vente spécialisés. Mélomanes, ils ouvrent régulièrement leur cave à des soirées concerts et s'ouvrent au monde.

« En nous invitant à participer à des salons dans des pays inaccessibles comme la Chine, la Métropole de Montpellier assure notre promotion à l’international. Mais elle nous rapproche aussi de notre environnement avec son guide du vin et sa fête des vignes qui incitent les Montpelliérains à consommer local », souligne Olivier Moreau, qui rêve à l'avenir de pousser le bouchon d'un œnotourisme « sincère et novateur. » Pour y parvenir, il a la vi(gn)e devant lui.